Carte Blanche à Diego On The Rocks (30 novembre 2025)
Cartes Blanches
Tout d'abord, merci à Jean-Michel Fontaine pour cette carte blanche dédiée à l'artiste qui nous réunit entre ces pages. Sans le connaitre, je tiens à lui rendre hommage pour le travail conséquent disponible sur parler-de-sa-vie.net qui parfois, me sert de base de travail. Il m'avait contacté en 2020 pour cet article, désolé pour ce "léger" retard !
En 2025, j'ai 53 ans et j'écoute Jean-Jacques Goldman régulièrement depuis 40 ans. Le seul disque que mes parents aient acheté du chanteur est son premier 45 tours en 1981. Inconsciemment, j'ai probablement commencé à aimer l'homme de Montrouge à cette période. Mais la passion démarre 4 ans plus tard en 1985 lorsque "Non homologué" est publié et devient un choc pour mes 13/14 ans. Les premiers clips de Bernard Schmitt, le Top 50, les mélodies entraînantes, les textes que je ne maitrise pas encore et l'allure de Jean-Jacques me plaisent. Jean, baskets, t-shirt blanc, le type semble cool et on a envie de lui ressembler. À partir de "Je Marche Seul", tout ce qui le concerne m'intéresse et devient un sujet d'intérêt. On parle de Goldman, on chante du Goldman, on s'habille comme Goldman, on rêve de concerts, on recherche les raretés (elles sont nombreuses) et on attend les nouveaux albums avec impatience.
Habitant Melun à l'époque, j'ai souvenir d'avoir harcelé plusieurs fois par semaine le disquaire situé non loin de la galerie Saint Aspais dans l'attente de la sortie de "Traces" en 1989. Mais avant ce deuxième disque en public, il y a "mon graal" du chanteur que j'emmènerais sur une île déserte si je ne devais en choisir qu'un : "Entre Gris Clair et Gris Foncé". Même s'il est composé en partie de chutes de studio des années précédentes, il marque un réel tournant dans sa carrière. La pochette est sublime, j'ai longtemps possédé le poster géant encadré de Jean-Jacques assis sur ses chaises, guitare en mains. Ce double album est magique et la partie acoustique probablement l'âme du chanteur qui m'a durablement touché. "Doux", "Filles Faciles" et "Il y a" en sont les plus beaux exemples. Comme beaucoup de fans des années 80/90, je possède les albums en vinyle, K7 et CD. Évidemment, lorsque les intégrales sont sorties, il fallait impérativement les posséder (le CD n°8 de 81-91 est une perle). J'ai les albums originaux de Taï Phong mais n'ai jamais pu me procurer The Red Mountain Gospellers. Heureusement à l'ère du mp3, les échanges entre fans sont courants et j'ai pu récupérer dans les années 2000 quelques enregistrements illicites...
Pour finir le cycle années 80, j'ai rapidement comblé ma jeunesse sur la période des 3 premiers albums (1981-1984) en les découvrant à la même époque que "En Public". "Pas l'Indifférence", "Veiller Tard" et "Envole-Moi" sont mes favorites. Tout le monde connaît l'histoire des Restos du Coeur, je pense que Jean-Jacques aurait même dû quitter le navire bien avant 2016. Néanmoins, ses nombreuses participations ont créé quelques duos sympathiques et j'invite ceux qui ne l'auraient jamais vu à visionner l'interlude de 2013 sur YouTube. Un extrait de "Famille" qu'il joue instinctivement pour faire patienter le public, mémorable.
Les années 90 avec Fredericks-Goldman-Jones vont enfin me permettre de voir mon idole en concert. Jusqu'en 2002, je ne le verrai que 7 fois. Ce 8 juin 1991 au vélodrome Jacques Anquetil de Vincennes, j'arrive à 14 heures pour être certain d'être au premier rang ! A 19 ans, je vais enfin en prendre plein les yeux et rattraper le temps perdu. En 1986, mes parents ne m'avaient pas emmené le voir sous le chapiteau installé sur le champ de foire voisin, j'avais à peine 15 ans. La période FGJ n'est pas ma préférée même si "Nuit", "Rouge" et "Né en 17" sont des chansons incroyables. Jean-Jacques prend une ampleur internationale avec Céline Dion et j'ai toujours regretté que les 2 artistes n'aient jamais effectué de tournée hexagonale commune. Imaginez les Zéniths en 1995 "Dion - Goldman : A d'eux". Cela aurait eu de la gueule ! Par la suite, le retour en solo période "En Passant" m'a plus convaincu que l'album "Chansons Pour les Pieds". Côté concert, Jean-Jacques s'est bonifié avec le temps et les souvenirs des tournées 1998 et 2001 sont gravés à jamais. Comme nous le savons, il n'est pas très à l'aise sur scène mais ses prestations sont de plus en plus qualitatives au fil des ans. Lorsque j'ai interviewé Maxime le Forestier, il m'a confirmé que Jean-Jacques préférait être devant son journal TV à 20h que sur scène ! Je précise avoir assisté à 650 concerts et réalisé 250 interviews, même si mes emplois passés et actuels n'ont rien de culturel. La rencontre importante qui manque à mon panel est celle de Goldman - je me suis rattrapé avec Michael Jones - Tu manques, si tu savais...
Il est toujours difficile de mentionner ses titres préférés. Pour les plus connus, "Doux", "Famille", "Nuit", "Parler d'sa Vie", "Peur de Rien Blues" et "Pas l'Indifférence". Pour la perle méconnue : "L'Absence" version Goldman (chanson écrite pour Rose Laurens). Dans sa discographie parallèle, j'ai aimé la bande originale de "L'Union Sacrée" (très beau film), "Je Te Promets" (notamment la version avec Patricia Kaas), "Pour Que Tu M'Aimes Encore" et "4 Mots sur un piano" pour Patrick Fiori alors qu'il entamait une retraite que je croyais passagère, comme nous tous.
Les regrets : Ne l'avoir jamais rencontré. Pas nécessairement pour l'interviewer mais plutôt pour boire un café et demander les motivations ayant donné naissance à certaines chansons. Pour rencontrer l'homme en toute simplicité. Éric Jean-Jean a écrit un très beau livre à ce sujet qui alimente ma collection fournie. Je suis également déçu que Jean-Jacques n'ait jamais dit "au revoir" à son public. Pas besoin d'un nouvel album - je respecte son choix - mais un mois de concert au Zénith de Paris aurait été une très bonne idée, même à 70 ans. Cette déception n'engage que moi mais cette absence peut sembler contradictoire avec les messages véhiculés dans l'humanisme de certaines de ses chansons.
Exceptés quelques shows de Michael Jones, j'évite les spectacles Goldmen, Génération Goldman et autres. Sans rien enlever à leurs qualités artistiques, je n'aime pas les "tribute" en vogue dans nos années 2020 qui puent le marketing. Le plus déstabilisant dans l'esprit Goldman est qu'il reste considéré comme l'un des personnages préférés des Français. Certains ont la chance de le croiser en vacances, d'autres vont jouer avec Nagui uniquement pour glisser un mot à Goldman. Cet artiste est radicalement différent des autres. L'un de mes témoignages avait été publié par Fred Hidalgo dans Chorus et je comparais Jean-Jacques à Bruce Springsteen, une autre de mes références (j'en ai 4 avec R.E.M. et Midnight Oil). Ces hommes semblent entiers, sincères, humbles, comme leurs auditeurs. La différence entre un artiste qui passe et un autre qui marque durablement l'industrie musicale : le cœur des gens. Goldman est de ceux-ci, du même rang, du même vent...
- Diego On The Rocks sur Facebook : https://www.facebook.com/DIEGOROCKSU/
- Diego On The Rocks sur Instagram: https://www.instagram.com/diego_rocks_u/
- Association Musiques en Live : https://musiques-en-live.com/. Retrouvez sur ce site toutes les interviews de Diego On The Rocks !

Photo : Diego On The Rocks

Photo : Diego On The Rocks