Jean-Jacques Goldman en petits formats (1981 - 2000)
Essais
Jean-Jacques Goldman a toujours été un gros vendeur d'albums. De ce côté, il n'y a rien à redire. Côté singles, par contre, les choses ont beaucoup évolué. Dans les années 80, les 45 tours de Jean-Jacques se vendaient comme des petits pains et cartonnaient au Top 50. Dans les années 90, cela a progressivement changé. Petit à petit, ses ventes de singles ont baissé. Son public semble plus s'être tourné vers les albums.
Il suffit de regarder les certifications du Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) pour constater que ses plus grosses ventes de petits formats se situent essentiellement dans les années 80 : "Quand la musique est bonne", "Comme toi", "Au bout de mes rêves", "Envole moi", "Je te donne", "La vie par procuration", "Là-bas" (plus de 500 000 exemplaires vendus pour chaque), "Je marche seul", "Les restos du cœur", "Pas toi", "Elle a fait un bébé toute seule" et "Puisque tu pars" (plus de 200 000 exemplaires).
Dans les années 90, seuls deux titres se taillent la part du lion : "Nuit" et "A nos actes manqués" (plus de 200 000 exemplaires chacun). Pour le reste, Jean-Jacques ne pourra compter que sur ses interprètes pour s'offrir des singles d'or, d'argent, de platine voire de diamant ("Aïcha" s'est écoulé à plus de 750 000 d'exemplaires).
Quoi qu'il en soit, l'histoire des singles de "Goldman le chanteur" a évolué sans trop d'irrégularités. Le choix des titres et du nombre d'extraits par album semble avoir été maîtrisé et bien adapté en fonction des circonstances.
Le premier album de Jean-Jacques Goldman n'a eu que deux extraits. Sans doute jugeait-on qu'il n'y avait pas assez de tubes potentiels. Mais c'est un cas à part si on regarde comment la carrière des deux 45 tours, "Il suffira d'un signe" et "Quelque chose de bizarre", s'est déroulée.
Le premier titre est sorti en septembre 1981. Il lui faudra huit mois pour être numéro un au hit-parade RTL (la référence de l'époque). C'est un long et pénible parcours mais positif. A force de passages répétés sur la première radio nationale puis sur les radios FM naissantes, la chanson a fini par s'imposer comme un tube en avril 1982. Un mois plus tôt, un autre simple était sorti, "Quelque chose de bizarre", qui aurait pu sur la lancée bénéficier du succès du précédent, mais il n'en fut rien. Peu importe car Jean-Jacques, fort de déjà sept ans d'expérience discographique, ne se reposait pas sur ses lauriers. Il était déjà en train de préparer son second album. Les événements se sont enchaînés assez vite pour rattraper l'échec du deuxième single. Entre le succès de "Il suffira d'un signe" et la sortie de "Quand la musique est bonne", il ne se passe que cinq mois. Pas le temps de se faire oublier.
La machine à tube est ainsi lancée. Le second album sort en octobre 1982, soit quasiment un an après le premier. Les trois LP qui vont suivre auront une carrière mieux maîtrisée. Le second album (qui aurait dû s'appeler "Minoritaire"), "Positif" et "Non homologué" auront chacun trois extraits sortis à intervalles réguliers. Pourquoi donc trois, alors que la norme de l'époque en autorisait quatre ? Jean-Jacques s'en explique en juin 1986 dans une interview du magazine Top 50 : "Pour moi, un 45 tours, c'est la vitrine de l'album. Ces trois 45 tours, c'est une sorte de résumé de l'album, de ses ambiances, de ses aspirations". En gros, selon lui, il n'en fallait pas plus.
"Quand la musique est bonne", "Comme toi" et "Au bout de mes rêves", respectivement sortis en octobre 1982, février 1983 et juin 1983, tous extraits du deuxième album, deviennent numéro un du hit-parade RTL. Puis, Jean-Jacques enchaîne avec de nouveaux titres. En janvier 1984, sort "Positif". Les 45 tours qui en sont extraits ("Envole moi", janvier 1984, "Encore un matin", juin 1984, "Américain", octobre 1984) suivent le même chemin que leurs grands frères du deuxième album. Jean-Jacques Goldman ne quitte plus les hit-parades. En novembre 1984, apparaît le top 50, le premier classement des ventes de 45 tours. "Américain" décroche la sixième place mais ce n'est que le début.
En mai 1985, Jean-Jacques nous propose un avant-goût de son quatrième album, cinq mois avant sa sortie : "Je marche seul". Le titre devient vite un des tubes de l'été (n° 2 au top 50). La route est donc bien ouverte à "Non homologué" qui entre dans les bacs des disquaires en septembre. L'album est propulsé directement en tête des ventes. Le tapis rouge est même déjà bien avancé pour le second extrait "Je te donne" qui, en quatre semaines, prend la première place du Top 50. Coup double donc pour Jean-Jacques. Et pendant ce temps, "Je marche seul" continue sa carrière en se maintenant encore dans les trente meilleures ventes.
Dans la foulée, Jean-Jacques écrit et sort "Les restos du cœur" (novembre 1985) à la demande de Coluche, tube éphémère mais qui deviendra le classique que l'on sait.
Après cette suite de succès, Jean-Jacques Goldman ne pensait pas qu'un troisième extrait de "Non homologué" puisse marcher tellement l'album s'était vendu. Et pourtant ! En janvier 1986, un vendredi soir, il était l'invité de l'émission Top 50 sur Canal +. "Je te donne" et "Non homologué" étaient alors tous deux numéro un des ventes. Le présentateur, Marc Toesca, lui a demandé quel serait le prochain single extrait de l'album. Jean-Jacques a annoncé "Pas toi". Sans attendre la sortie du 45 tours, les radios se sont mises à programmer le titre. Résultat : une promotion anticipée, un nouveau tube et la surprise de Jean-Jacques : "Je pensais… sincèrement que ceux qui auraient pu aimer ce titre l'avaient déjà sur l'album. Il s'avère qu'il y en avait beaucoup d'autres qui n'avaient pas l'album et qui ont aimé et acheté ce titre" (Top 50 magazine, juin 1986).
"Non homologué" n'aura donc pas de quatrième extrait, du moins, pas directement. Comme "résumé" de ses concerts et tournées 1985 et 1986, Jean-Jacques prépare un album live. Le 45 tours "La vie par procuration" en est un avant-goût. Il est mentionné au dos de la pochette : "Extrait du double album en public à paraître en octobre 1986". Jean-Jacques semble avoir pris le pli, car jusqu'à "Rouge" en 1993, tous ses albums seront précédés d'un single, y compris les lives.
"La vie par procuration", donc, le tube Goldman nouvelle ambiance, sera numéro deux du Top 50. Puis, début 1987, sort un deuxième extrait, en maxi 45 tours uniquement : "Medley en public", un rappel de quatre tubes ("Je marche seul", "Quand la musique est bonne", "Au bout de mes rêves", "Encore un matin"). Peu de promotion, pas de grande distribution, ce disque ne se revendique pas comme commercial. Peut-être les choses auraient-elles été différentes s'il était sorti trois ans plus tard à l'époque du succès des mégamixes, ces medleys de vieux succès qui ont relancé des groupes comme Boney M ou Village People en 1989. Mais pour l'album "En public", un seul tube pouvait suffire car les lives n'ont pas une vie commerciale aussi longue que les albums studios.
La période des "trois extraits" était donc close. "Entre gris clair et gris foncé", l'album qui suivra, en aura quatre. Sans doute parce qu'il s'agissait d'un double.
Le succès de "La vie par procuration" nous conduit jusqu'en février 1987. Après quelques mois de silence (enfin presque, car n'oublions pas que dans cet intervalle, Johnny Hallyday a fait deux tubes avec des chansons de Jean-Jacques : "J'oublierai ton nom" et "Je te promets"), il sort en juin "Elle a fait un bébé toute seule", un titre qui crée la surprise avec une musique style country et un texte quelque peu hors du commun. Après plusieurs années de grosses ventes, il se remettait en cause. Il était même très sceptique quant à ce titre. Il ne pensait pas que ça allait marcher. C'est ce qu'il avait confié à Michel Drucker en coulisse d'une émission, en ajoutant que là il allait passer à autre chose. Mais c'était mal connaître son public. Les gens ont accroché et ont acheté le disque. Il entre au Top 50 en août 1987, directement à la treizième place et montera jusqu'à la quatrième.
L'album (double, avec vingt titres) "Entre gris clair et gris foncé" ne sort qu'en octobre, en même temps que le deuxième extrait "Là-bas", plus conventionnel mais tout aussi efficace et qui restera longtemps numéro deux des ventes. Par contre, "C'est ta chance", le troisième single sorti en mars 1988, ne dépassera pas la seizième place. C'est la première fois qu'un single de Jean-Jacques Goldman n'entre pas dans les dix premiers du Top 50.
L'autre surprise, donc pour ceux qui connaissent bien les habitudes de Jean-Jacques, c'est ce quatrième extrait, en juin 1988, "Puisque tu pars". Il est vrai que sur un double album, il pouvait faire une exception. Le titre se hisse à la troisième place du Top 50 et relance les ventes de l'album.
Ces années 1987 et 1988 sont une période tournante pour le marché du disque. Les platines laser deviennent moins chères et les disques compacts commencent à bien se vendre. C'est aussi l'apparition éphémère de TV6, la première chaîne musicale française. La politique commerciale en matière de musique commence à changer.
En 1987, on casse les habitudes au niveau du nombre de 45 tours extraits d'un album. Jusqu'à présent, il était inconcevable d'en sortir plus de quatre, c'était de l'argent gaspillé. Pourtant, cette année là, Madonna sort "La isla bonita" qui est le cinquième extrait de son LP "True blue" et le premier à être numéro un en France. Autre résultat : après un an de présence au Top album, elle décroche enfin la tête de file. Le succès entraînant le succès, ses anciens albums se retrouvent eux aussi classés. Peu de temps après, c'est Michael Jackson qui renouvelle l'expérience.
C'est aussi en 1987 que sortent les premiers CD single. Mais il faudra attendre quelques années pour qu'ils entrent dans les mœurs d'achat, le temps que la nouvelle galette trouve son format et son prix idéal.
En 1988, on autorise la publicité des disques à la télévision. Les compilations, auparavant peu considérées, se généralisent. L'album prend alors une place beaucoup plus importante sur le marché.
C'est l'album "Traces" qui va clore la décennie 80 et le Goldman solo. "Il changeait la vie", en novembre 1988, donne un avant-goût de ce second album live. La formule de "La vie par procuration" est renouvelée mais le 45 tours ne fait pas la même carrière : 14ème au Top 50 et seulement 15 semaines de présence. Lorsque l'album sort, on semble hésiter sur un deuxième extrait. En effet, "Peur de rien blues" sort d'abord en maxi 45 tours, plus adapté pour ce titre de huit minutes. Puis finalement, on le sort en petite galette 17 centimètres avec la mention "version intégrale à écouter en 33 tours". Jean-Jacques casse les conventions du petit format, qui en moyenne ne tolère pas plus de cinq minutes par face. Cependant, l'extrait passé en radio et télévision ne dure que quatre minutes pour respecter les règles de diffusion et de programmation. Huit minutes, on estime ça trop long pour l'auditeur. "Peur de rien blues" eut une petite carrière au Top 50 (n° 17 et dix semaines de présence) mais la chanson s'installe dans les grands classiques de Goldman.
C'est sur cette chanson qu'une page se tourne.
Le changement de décennie est une plaque tournante pour notre auteur-compositeur-interprète. "Fredericks-Goldman-Jones" : son nom se trouve associé à deux de ses meilleurs acolytes mais garde malgré tout une position centrale. Il partage la vedette mais se réserve la composition. Le look change, le style de musique aussi. Et côté 45 tours, c'est la surprise : entre 1990 et 1992, pas moins de six chansons seront extraites de cet album. C'est "Nuit" qui inaugure la série en octobre 1990, avant la sortie même de l'album prévue pour décembre. C'est la surprise pour le public de Jean-Jacques. A l'entendre, on pouvait penser que "Nuit" était un simple duo avec Carole Fredericks. C'était bien plus que ça : un nouveau concept, un groupe. Le deuxième extrait, "A nos actes manqués", mettra en avant la voix de Michael Jones. Puis suivront "Né en 17 à Leidenstadt", "C'est pas d'l'amour", "Un, deux, trois" qui associent équitablement les trois voix. La vraie surprise, c'est ce sixième single : "Tu manques", une chanson de six minutes qui avait déjà fait office de face B sur "Né en 17 à Leidenstadt". Ce n'est plus un trio mais bel et bien un titre solo. D'ailleurs, sur la pochette, Jean-Jacques est seul, guitare à la main, le décor vide accusant sa solitude.
C'est la nouvelle politique des maisons de disque depuis quelques années : exploiter au maximum les possibilités d'un album. Ces six extraits ont de belles carrières au Top 50 : respectivement classés n° 6 ("Nuit"), n° 2 ("A nos actes manqués"), n° 11 ("Né en 17 à Leidenstadt" et "C'est pas d'l'amour"), n° 8 ("Un, deux, trois") et n° 12 ("Tu manques").
On remarquera que, cette fois, Jean-Jacques n'a flirté qu'une seule fois avec les cinq premiers alors qu'avec les extraits des précédents albums studios, il se plaçait à plusieurs reprises dans le quinté de tête.
Doit-on s'étonner du fait que Jean-Jacques casse un peu moins la baraque en matière de singles ? Les gens n'aiment pas moins ses chansons car les albums se vendent comme des petits pains et ses concerts font salle comble. Il faut savoir qu'à cette période le single est de moins en moins prisé par les acheteurs. En effet, l'album, grâce au compact disc, prend le pas sur le single. De plus, ce dernier connaît une crise d'identité : si le format du 45 tours est défini depuis des lustres, celui du CD single ne l'est pas vraiment (pochette carton ou boîtier plastique, 8 ou 12 centimètres, deux ou quatre titres), ni le prix encore trop élevé. Les critères ne seront définitifs qu'en 1992 : CD deux titres de 12 cm avec une pochette et un prix qui tourne autour de trente francs. On sortira également la cassette deux titres mais qui ne fera pas long feu.
Donc, si Jean-Jacques Goldman vend moins de singles, c'est aussi parce que ceux-ci se vendent moins bien. Cette baisse va s'affirmer avec les albums suivants.
Les deux singles suivants, "Il suffira d'un signe" et "Je commence demain" sont extraits du premier live du trio, "Sur scène". Ce sont aussi les derniers à sortir en 45 tours commercial. En effet, nous sommes en 1992 et la petite galette de vinyle est vouée à disparaître dans les mois à venir.
Le premier titre, donc, est celui qui avait lancé la carrière de Jean-Jacques dix ans plus tôt. Sans doute une façon de célébrer une décennie de succès. Le potentiel est encore là et l'ex-tube se classe 14ème du Top 50. Le second est une obscure chanson humoristique de l'album "Entre gris clair et gris foncé", qui, sur scène et à plusieurs voix est d'avantage mise en valeur. "Je commence demain" bénéficiera d'un pressage 45 tours commercial mais limité. C'est surtout le CD deux titres qui sera disponible dans les bacs des disquaires. Malgré de fréquents passages radios, le single ne se classe pas parmi les cinquante meilleures ventes. C'est la première fois pour Jean-Jacques. Cela n'aura bien sûr pas de conséquence pour sa carrière, car le titre relance les ventes de l'album "Sur scène".
Petit à petit, les singles de Goldman ne garderont plus qu'un aspect essentiellement promotionnel.
En octobre 1993, sort le CD 2 titres "Rouge" extrait de l'album à venir du même nom. Pas de gros carton au Top 50. Par contre, l'album fait directement son entrée dans le peloton de tête, comme d'habitude. Les trois extraits qui suivront ("Juste après", "Des vies", "Fermer les yeux"), souvent diffusés en radio, ne cartonneront pas en tant que tels mais feront remonter les ventes de l'album. "Rouge" avait sans doute d'autres titres porteurs mais on s'est arrêté à quatre extraits.
Les deux albums suivants, un live et une compilation, n'ont eu chacun qu'un seul extrait promotionnel : des CD un titre distribués seulement pour les radios, avec un vidéoclip à l'appuis pour les télévisions. Ainsi, "Pas toi" et "Elle attend", respectivement issus des doubles CD "Du new morning au Zénith" (1995, deuxième live de FGJ) et "Singulier" (1996, la toute première compilation de Goldman) seront diffusés sur toutes les ondes et petits écrans mais ne sortiront pas dans le commerce en tant que singles. Il est vrai qu'il s'agit là de chansons anciennes. "Pas toi" était déjà connue du public. Bien qu'étant ici dans une version acoustique à trois voix, se serait-elle à nouveau vendue comme "tube" ? "Elle attend" était la face B du 45 tours "Je marche seul" en 1985. Souvent reprise en concert, elle est devenue un classique incontournable. Elle pouvait donc, pour une fois, être en vedette. Sur la compilation, on la trouvait en version originale mais pour la version radio, celle du single hors commerce, Jean-Jacques avait réenregistré sa voix. Quoi qu'il en soit, la mélodie a accroché toutes les oreilles et "Singulier" s'est vendu comme des petits pains.
A l'époque des 45 tours, on sortait le disque puis on le diffusait en radio. Avec le CD single, les habitudes ont changé. On anticipe la sortie du disque en le passant d'abord en radio et en télévision. On crée la demande avant l'offre, si bien qu'au moment de la sortie du CD, les gens connaissent déjà la chanson phare. C'est ce qui s'est passé pour "Sache que je" en août 1997. La chanson était déjà entre toutes les oreilles avant même sa sortie en single. L'album "En passant" n'avait, lui, bénéficié que d'une très discrète promotion : un présentoir en carton chez les disquaires, quelques jours avant sa sortie, avec pour seules informations "Nouvel album, bientôt". Les deux sortent le 26 août 1997.
Quatre autres extraits commerciaux viendront alimenter les bacs des disquaires et des Fnacs : "On ira", "Quand tu danses", "Le coureur" et "Bonne idée". Puis retour au promotionnel pour le sixième extrait : "Tout était dit". En éditant ce dernier single, on ne faisait que rétablir un certain équilibre, car certaines radios diffusaient régulièrement ce titre qui était déjà sorti sur le CD single de "Sache que je".
L'année 1999 sera celle des extraits promotionnels. Pas moins de cinq titres de Goldman feront l'objet de pressages uniquement pour la radio. Ainsi, "Elle ne me voit pas", "Bélénos" (tout deux inclus dans la bande originale du film "Astérix et Obélix contre César"), "Pas toi", "Nos mains", "Le rapt" (extraits du live "Tournée en passant") ont été les titres de Jean-Jacques que l'on a pu entendre sans avoir la possibilité de les acheter en single. Le seul moyen de se les procurer était d'acheter les albums.
Les deux premiers titres étant de nouvelles chansons, elles auraient pu faire l'objet de CD 2 titres pour le public. Sans doute estimait-on que la durée de vie commerciale d'une musique de film (courte en général) ne valait pas une large diffusion d'extraits.
Les autres chansons étaient plus anciennes, il semblait plus judicieux de ne pas les sortir en simple. En particulier, "Pas toi", déjà ressortie quatre ans auparavant. Il s'agissait certes encore d'une nouvelle version mêlant rap, hard rock, tango… mais ce coté ludique était-il vraiment un bon critère commercial ?
"Nos mains" est donc sorti peu de temps après. La chanson, accrocheuse et encore assez récente, pouvait être un tube potentiel (bien que déjà sortie en 1998 sur le CD single de "Quand tu danses"). Le pressage était donc au départ prévue pour le commerce et reprenait comme second titre la version patchwork de "Pas toi". Mais bizarrement, on ne l'a jamais vu chez les disquaires.
Puis finalement, "Le rapt", chanson très ancienne ("une vieillerie" dit Goldman avant de la chanter) du temps des débuts, qui vient clore ces années 90. La boucle est bouclée. Après presque vingt ans, la chanson reprenait un nouveau souffle dans cette version à la Mark Knopfler.
A noter également, la réédition en pochettes originales de "Quand la musique est bonne" et "Je te donne" par Carrefour. Pressés en tirages limités, ces singles n'avaient aucune prétention commerciale.
Goldman évolue, Goldman s'adapte. Quelques mauvaises langues diront "Goldman gère bien son business". Le choix des titres phares est une gestion. Et succès ou pas succès, dans une carrière comme celle-ci, les chansons restent. L'histoire n'est pas terminée, Jean-Jacques n'a sans doute pas fini de nous surprendre.
(c) Ludovic Lorenzi
5 juin 2000 Tous droits réservés