Jean-Jacques Goldman et Céline Dion : une histoire musicale et amicale exceptionnelle, qui dure depuis près de 30 ans !

Essais

La collaboration entre Céline Dion et Jean-Jacques Goldman tient du choc des titans. D’un côté, la voix époustouflante de l’artiste canadienne. Cette voix qui lui permet d’exprimer des sentiments puissants, en émouvant la terre entière. De l’autre, nous retrouvons l’auteur, compositeur et interprète qui aura fait chanter toute une génération depuis le début de ses succès fulgurants, dans les années 1980…

Qui eût cru que ces pointures se rencontreraient un jour ? Qui aurait prédit la force de leur amitié et la réussite de leur collaboration ? Et pourtant, leur histoire aura marqué à l’encre indélébile l’univers de la musique.

Plongeons ensemble au cœur de cette aventure, tant sociale que musicale et pleine d’émotions.  

Les prémisses d’une collaboration internationale

Jean-Jacques, un auteur-compositeur de talent

Pendant des décennies, alors qu’il chantait comme personne et faisait se lever des salles combles, Jean-Jacques poursuivait également une ambition dans l’ombre : celle d’écrire pour les autres. C’est d’ailleurs un des talents pour lesquels nous l’aimons tant, et qui lui donne ce relief si particulier. Cet artiste complet, aussi humble qu’il est célèbre, aura écrit pour des dizaines de chanteurs. "Jean-Jacques fait du Goldman, et la recette est tellement populaire que la mayo monte aussi vite pour lui que pour les autres. En réalité, il existe un second secret : il ne travaille que pour des voix, des vraies. Avant Céline Dion, il n'offrait déjà ses chansons qu'à de très grands interprètes." (Source 01)

Sonder les cœurs des artistes et les faire chanter, voilà un des exploits qu’il peut réaliser haut la main, nous emportant dans des univers propres à chaque personnalité. Ces textes, tout comme leurs interprètes, demeureront éternellement gravés dans nos mémoires. Derrière "L’Envie", interprété par Johnny Hallyday, "Il me dit que je suis belle", chanson phare de Patricia Kaas, ou encore "Aïcha" de Khaled, Jean-Jacques Goldman demeure tapi dans l’ombre, à l’origine de ces créations sur mesure… Mais lorsque nous évoquons ses chefs-d'œuvre et relations de travail, le nom de Céline Dion ne peut être laissé de côté.

Car oui, "quand Céline Dion vocalise du Goldman, c'est la ruée vers l'or" (Source 02)... Et ça, le profil dissimulé derrière le surnom de Sam Brewski l’avait pressenti, déjà quelques années avant leur première rencontre.

L’admiration de Jean-Jacques pour Céline

Officiellement, les premiers échanges entre les deux mastodontes de la musique eurent lieu en 1995, à la demande de Jean-Jacques Goldman. Pourtant, ils se sont déjà croisés, plus de dix ans auparavant.

Monique Le Marcis, alors directrice de la programmation musicale de la radio RTL, évoque cet événement : “Au MIDEM 83, j’avais choisi une petite qui démarrait tout juste (Céline Dion), qui avait quatorze ans. On avait écouté le titre qui était déjà très marquant, c’était "D’amour et d’amitié". Et dans la même émission, il y avait Jean-Jacques. Mais ils n’ont aucun souvenir de cette rencontre. Ils ont dû rester tous les deux de leur côté dans les coulisses pendant l’émission”. (Source 03)

Si elles n’ont pas été marquées l’une par l’autre, les deux étoiles montantes auront toutefois des parcours fulgurants en parallèle. Et les oreilles de Jean-Jacques Goldman ne tarderont pas à se focaliser sur la puissance vocale de Céline.

La jeune femme s’était notamment fait connaître en France en 1983, grâce à son disque d’or "D’amour ou d’amitié". Il y a quarante ans déjà, l’Hexagone a succombé au talent de Céline. Cette marche, parmi les premières sur le chemin de son ascension internationale, sera rapidement suivie par sa victoire au concours de l’Eurovision. Alors qu’elle interprète le titre "Ne partez pas sans moi", sous les couleurs de la Suisse, le succès est sans appel. Il n’en faudra pas plus pour que son visage et son talent fassent le tour du monde.

Pourtant, en 1993, "The Power of Love" lui fera faire un nouveau bond en avant. Sorti en 1984, le titre attendait visiblement la reprise de Céline pour susciter un enthousiasme sans appel. D’ailleurs, c’est grâce à lui que la chanteuse sera nominée aux Grammy Awards en 1995, à titre de meilleure performance vocale pop féminine ! (Source 04)

Quand Jean-Jacques Goldman a entendu Céline pour la première fois, il ne lui aura pas fallu bien longtemps pour savoir. Savoir qu’il voulait travailler avec elle, elle et personne d’autre. Marqué par son grand talent de musicienne vocaliste, par sa technique, son grain de voix, sa sympathie, sa sincérité et sa détermination apparentes, il laissa les idées germer dans son esprit.

Pour lui, Céline Dion devait être plus qu’une simple interprète, reprenant un peu de tout. Il lui fallait devenir la reine de son propre univers. Et au fond de lui-même, il savait qu’il était capable de la mener vers cette transcendance.

Avec sa discrétion toute caractéristique, le grand Jean-Jacques Goldman suivit ainsi d’un œil lointain les pérégrinations de la chanteuse. Il rêvait aux sublimes textes qu’elle pourrait interpréter, jusqu’à ce que ce projet fou ne prenne enfin vie.

"Cela faisait pas mal de temps que je souhaitais écrire [pour Céline Dion], bien qu'elle connut le succès planétaire avec "The power of love". Un auteur-compositeur rêve toujours des plus belles voix pour épouser ses textes et ses musiques. C'est moi qui ai fait la démarche. Nous nous sommes rencontrés au cours d'un déjeuner en avril 94. C'était pour moi une façon d'essayer de mieux connaître Céline." (Source 05)

Une rencontre sous le signe de l’évidence

Bien sûr, il faudra du courage à Jean-Jacques Goldman pour demander un échange avec cette artiste internationale, artiste qui avait d’ailleurs partagé la scène avec la grande Aretha Franklin en 1988 ! (Source 06)

"Écrire pour Céline Dion était une idée que j’avais depuis longtemps. Je connaissais sa voix et je savais que c’était la chanteuse francophone, que c’était la plus grande chanteuse francophone. Je la trouvais mal employée, je pensais savoir ce qu’il lui fallait, je pensais pouvoir l’aider et au moment où j’ai eu le temps et où j’ai eu la notoriété suffisante pour pouvoir lui proposer ça, j’ai demandé un rendez-vous." (Source 07)

Une invitation que la jeune femme accepta, ne s’attendant certainement pas à ce que cette entrevue la mène vers le succès qu’elle a pu connaître, en France et dans le monde.

Ils se donnèrent rendez-vous pour la première fois en avril 1994 (Source 08), à Paris. C’est accompagnée de René qu’elle se rendit dans le restaurant désigné, près de l’Opéra et de son propre hôtel. Le charme fut instantané. Pourtant, si Jean-Jacques Goldman était originellement pétri de certitudes, ce jour-là, il douta. Céline Dion, elle, se trouvait en terrain inconnu. Il se proposait d’écrire quelques textes pour elle, mais elle ne voulait pas chanter Goldman. Pour chanter, il lui fallait ressentir. Vivre les paroles. Et vibrer avec elles. Serait-il à la hauteur de ses attentes ?

Oui, et plus encore…

Après sa tournée au Japon, lorsque Jean-Jacques lui fit part de quelques titres écrits pour elle, Céline les aima tous. Et la surprise fut de mise : comment quelqu’un pouvait-il traduire ses ressentis avec tant de justesse, sans même la connaître ? Elle l’explique d’ailleurs très bien à Sonia Benezra sur le plateau de Spécial Dimanche, en 1995.

La jeune femme était abasourdie par la beauté des créations et par le lien émotionnel tissé avec chaque titre. Lorsque Jean-Jacques Goldman fit écouter au couple les maquettes qu’il avait réalisées, ils en furent émus aux larmes. Céline dira même plus tard :

“Moi, je n'écris pas mes chansons. Mais j'ai des émotions. Quand j’ai lu ses textes et écouté les musiques, j’ai dû y faire face. Je me suis demandé comment il était possible d’écrire comme ça, sans me connaître ! Je lui ai posé la question. Il a beaucoup lu et écouté sur moi. Vérités ou mensonges, émissions de radio, de télévision... Il a fait un super travail de recherche.” (Source 09)

À travers cette proposition de haut vol, elle affirme avoir été mise face à ses émotions. (Source 09) Nous retrouvons bien là le talent et la passion de Jean-Jacques Goldman. Il savait exactement pour qui il écrivait, et le faisait avec ses tripes. Rien n’est laissé au hasard, du mot à la note. Après avoir longuement étudié la vie et la façon d’être de cette artiste unique, il a donné vie à des textes capables de la toucher en plein cœur.

À tel point qu’il lui créera l’intégralité de son album, ce qu’il n’avait fait pour aucun autre chanteur jusqu’alors.

Puis vint la phase d’enregistrement et de création. Une étape qui aurait pu déstabiliser plus d’une star internationale, mais qui inspira la grande Céline. Alors qu’ils résidaient dans un splendide hôtel parisien, René et elle se rendaient au studio d’enregistrement. Un ancien bunker, pour être exact. Là, Jean-Jacques Goldman et Eric Benzi étaient les deux seuls à les accueillir. Mais si nous sommes bien loin du faste américain, une expérience unique se déroulait en présence de ces quatre êtres. Une véritable fusion artistique prenait vie, dans la plus grande des discrétions.

Chanteuse à voix de la lignée de Mireille Mathieu ou Michelle Torr, Céline était sur le point de se révéler. En cette période musicalement calme, alors que nul ne s’y attendait, une tempête se préparait dans le monde de la chanson. Il n’aura pas fallu plus d’une semaine pour achever l’enregistrement.

L’album "D’Eux" est ainsi sorti, le 28 mars 1995, laissant présager un futur tout aussi titanesque.

D’Eux, un premier grand succès

Quand on sait que D’Eux est l’album francophone le plus vendu de tous les temps (Source 11), ayant d’ailleurs décroché un triple disque de diamant, on comprend à quel point cette collaboration était évidente. La complicité musicale entre Goldman et Dion était destinée à bouleverser le monde de la musique. Le lendemain de la diffusion du reportage sur Envoyé Spécial, au sujet de D’Eux, ce ne sont pas moins de 57 000 exemplaires qui se sont vendus (Source 12).

Comment l’expliquer ? À travers ces titres, Céline s’est révélée sous un jour nouveau, comme le souligne Jean-Jacques Goldman : "Je pense qu'avec l'album "D’Eux", Céline Dion s'est réalisée comme interprète comme jamais elle ne l'avait fait auparavant. Il n'y avait pas cette facette de sa voix, ce côté swinguant sur ses albums précédents..." (Source 13)

La jeune femme, qui commençait à se faire connaître sur la scène internationale, était loin de son apogée en France. Travailler avec le grand Jean-Jacques était justement une opportunité exceptionnelle de déployer sa notoriété, comme a pu le noter Michel Dolbec : “Avec un disque signé Jean-Jacques Goldman, Céline Dion tente de conquérir la France. (...) À Paris, on lui promet déjà un grand succès tant il est vrai que Goldman (sans jeu de mots) transforme en or tout ce qu'il touche.” (Source 14)

C’est une certitude. Malgré l’humilité du grand compositeur, sa contribution au succès de l’album est claire. Il a su miser sur la puissance des notes, la technicité, la force des paroles et l’émotion de Céline, pour faire de cet album un bijou dont les ventes demeurent, aujourd’hui encore, inégalées.

Selon René Angélil, “D’Eux est un disque d'émotions, plus intime que "The Colour of My Love". Jean-Jacques a composé les chansons spécialement pour Céline. C'est lui qui nous a approchés pour cet album ; il a lu tout ce qui avait été écrit et visionné tout ce qui avait été tourné sur Céline pour écrire des textes qui lui ressemblent. Ça ne nous tentait pas cette fois-ci de faire un gros lancement public, devant 2 000 personnes. À mon avis, c'est le meilleur disque que Céline a jamais fait”. (Source 15)

La mère de Céline, elle aussi, fut profondément touchée par cet album mythique. Avec “Je sais pas”, la jeune femme lui fera même verser des larmes. Elle en parle dans l’émission Céline Dion - D’Eux, présentée sur France 2 le 8 juin 1999 par Véronique Cloutier : “C'est la chanson préférée de ma mère. Je me rappelle qu'un jour, on était en Floride, il y avait mes parents, René, ma meilleure copine, Mia, mon frère Michel et moi. Ma mère était assise, c'était une grande table ronde, ma mère était assise en face avec mon frère Michel, René et moi, on parlait. Je voyais ma mère qui parlait à mon frère comme cela dans le creux de l'oreille. Puis je l'ai entendu dire qu'elle parlait de l'album. Elle disait : "Attends d'écouter son prochain album. Il est super." Ma mère était tellement fière, elle était super contente. Elle dit à mon frère : "Attends d'écouter la chanson "Je sais pas"’. Elle a commencé à décrire à mon frère la chanson et ma mère a pris ses verres fumés, elle les a mis, et j'ai vu deux larmes partir sur ses joues comme ça. J'ai dit : "Maman, ne pleure pas, voyons !" "Oh, cette chanson-là, je ne suis pas capable, elle est tellement bonne." Et à chaque fois que je suis sur scène, à chaque fois que je l'interprète, je pense à ma mère, je pense à elle, c'est sa chanson et je la chante pour elle.”

Ce 28 mai 1995, nul ne s’attendait au succès retentissant que rencontrerait l’album. Jean-Jacques fut le premier à être positivement surpris : “Je m'attendais à ce que l'album D’Eux marche, je savais que ça correspondait à une attente, mais je ne m'attendais pas à un tel phénomène.” (Source 16)

Mais ce que tout le monde ignorait également, c’est que ce premier disque ne serait que le début d’une grande amitié, ponctuée de bien des titres mémorables.

Jean-Jacques Goldman, un ami et artiste complet

Un conseiller technique de haut vol

Eric Benzi, lui, ne connaissait pas Céline quand Jean-Jacques lui a confié vouloir créer un album pour elle. Il l’a pourtant suivi, lui faisant confiance dans cette grande aventure. Il évoque d’ailleurs les exercices imposés par Jean-Jacques à Céline, qui devait apprendre à "déchanter". Son défi ? Interpréter plusieurs titres en douceur, comme si elle avait un bébé dans les bras (Source 17).

Céline s’est confiée de façon naturelle quant à son travail avec Jean-Jacques Goldman : « Au moment où je l'ai rencontré, où je voulais l'impressionner, que je lui donnais toutes mes cordes vocales et toutes les notes que je pouvais chanter, il m'a dit : "Tu sais, ce serait bien si tu déchantais…" » (Source 18)

Le monde savait qu'elle avait une voix impérieuse, capable de donner vie aux plus grandes envolées. Mais avec D’Eux, l'album que JJG lui a écrit, Céline Dion a découvert que les émotions passaient aussi par la douceur et les chuchotements. (Source 19)

En tant que mentor, Goldman a énormément à offrir. Mais il faut aussi avouer que l’élève est modèle ! Erick Benzi est formel : "Céline n'a même pas besoin de répéter, elle comprend tout de suite et trouve l'émotion juste".

C’est aussi la raison pour laquelle Jean-Jacques Goldman apprécie tant travailler avec la jeune femme. Car s’il a voulu composer un album spécialement pour elle, il désirait également lui suggérer quelques modifications vocales. Le but ? Sublimer le rendu artistique de chaque œuvre, afin de la rendre plus facilement accessible à une audience française.

Il s’attendait à ce que ces ajustements prennent quelques mois avant de se mettre en place, temps qui aurait vraisemblablement été nécessaire à bien des artistes. Pourtant, Céline n’a pas eu besoin de plus de 35 secondes pour parfaire sa prononciation des m et des r (Source 20). Cette barrière que JJG considérait infranchissable pour des fans francophones sera donc levée sans difficulté.

L’auteur-compositeur le confiera d’ailleurs : “Elle (Céline) peut chanter n'importe quoi. Ce qui lui paraît très simple est impossible à d'autres. Elle a une technique impressionnante et un énorme feeling... Céline, c'est deux concerts et un jour off, jamais quatre ou cinq concerts de suite. Avant d'entrer en studio, trois jours de mutisme total. Total ! Elle ne demande même pas son petit déjeuner. Elle ne communique que par écrit ! Sans oublier les exercices avant. Alors quand elle dit : "Je suis prête", elle est prête. Pas besoin de chauffer sa voix. Ça ne rigole pas !” (Source 21)

Une star comme il s’en fait peu à chaque génération. Avec le mythique Jean-Jacques Goldman en guise de collaborateur, il était évident que l’émerveillement serait au rendez-vous…

Un auteur-compositeur aussi humble que talentueux

Vous ne le savez peut-être pas, mais outre sa voix reconnaissable entre mille, Jean-Jacques Goldman est aussi et surtout un auteur renommé. Au cours de sa carrière, il a écrit pour des dizaines d’artistes parmi les plus grandes voix. Il n’est d’ailleurs pas impossible que vous fredonniez des mélodies célèbres, dont les paroles aient été conçues par lui !

JJG l’admet : “Écrire des chansons est ce qui m'importe le plus. Je ne suis que l'un de mes interprètes, privilégié certes. Je me sers en premier, je suis pistonné. Mais c'est rare parce que, quand je travaille pour d'autres, c'est vraiment pour eux. Je ne puise pas dans un stock. Sauf quelques exceptions comme "La Mémoire d'Abraham" pour Céline Dion. Je l'avais écrite dix ans plus tôt. M'étant vite aperçu qu'elle n'était pas pour moi, j'attendais, depuis, le bon interprète.” (Source 22)

Il a effectivement commencé à écrire dans les années 1980, mais le premier artiste réellement célèbre avec qui il collabora fut sans doute Johnny Hallyday. Aujourd’hui encore, nous connaissons les titres de "Gang" par cœur (ou presque !). De "L’Envie" à "J’oublierai ton nom", en passant par "Je te promets" ou "Je t’attends", les émotions viennent nous saisir, même lorsque nous ne nous y attendons pas. Les premières notes suffisent à nous emporter dans un univers hors du temps et de l’espace, entre puissance vocale et textes sublimes.

Parmi les grands interprètes ayant chanté les mots de Jean-Jacques Goldman, nous retrouverons plus tard Patricia Kaas avec "Il me dit que je suis belle" ou encore "Je voudrais la connaître", Khaled avec le fameux "Aïcha", Patrick Fiori avec "Les gens qu’on aime", mais aussi Christophe Maé, Florent Pagny, Amel Bent, Zaz et Yannick Noah.

Vous l’ignoriez ? Si c’est le cas, ce n’est pas surprenant. Ayant toujours préféré l’ombre à la lumière, le grand Jean-Jacques Goldman est d’une humilité déconcertante. Sa vie, marquée par une profonde mélancolie et une tristesse lui permettant de communiquer si aisément les émotions, se caractérise aussi par ce désir de passer inaperçu (Source 23). Mais bien que les caméras n’aient jamais été sa tasse de thé, il rêvait de travailler pour les plus grands. Non pas pour nourrir son orgueil, mais bel et bien pour leur apporter quelque chose.

Leur offrir ses mots, pour leur faire atteindre des sommets et toucher les cœurs.

En 2001, il s’est livré sur RTL en affirmant : “Alors, j'aime bien les gens qui chantent bien - c'est pas du tout par modestie - mais qui peuvent chanter comme moi je ne peux pas chanter. Ce n'est quand même pas être modeste que de dire que quand Céline Dion chante "Pour que tu m'aimes encore", ce n'est pas la même chose que quand je la chante, et que quand Johnny, au stade de France, chante "L'envie", il lui donne une dimension que je ne pourrais pas lui donner. Ce n'est pas être modeste que de dire ça ! Donc, j'aime bien ça. Ensuite, j'aime bien que ce soit des gens sympas, si c'est des têtes à claques ou des têtes de cons, ça ne m'intéresse pas. Troisièmement, il faut que j'aie l'impression de pouvoir leur apporter quelque chose, ce qui n'est pas toujours le cas.” (Source 24)

Leur apporter quelque chose. Cette générosité et cette attention, c’est exactement ce qu’il rêvait de partager, avec une voix telle que celle de Céline Dion. Heurté par son timbre et par sa personnalité, les idées lui sont venues. Mais une chose est sûre : tout ne s’est pas fait en un claquement de doigts. Car si Jean-Jacques Goldman est doué pour écrire et transmettre des émotions, sa méthode et son travail ardu font également partie des piliers de sa renommée. Écrire pour écrire, il se l’est toujours refusé.

Au fil de sa relation avec Céline, Jean-Jacques a donc su se mettre à la place de l’artiste, pour donner vie à des créations absolument uniques. Pour ce faire, il est parti en quête des moindres détails relatifs à sa vie, à ses convictions et à ses rêves : “Une fois que j'ai eu l'accord de Céline pour lui écrire des chansons, ça m'a pris sept mois... J’ai fait venir du Canada tout ce qui concernait Céline Dion : articles, livres, textes, interviews, émissions de télé ou de radio… J’ai appris sa vie sur documents, et, comme elle est très directe, c’est facile.” (Source 25)

Son talent de compositeur, joint à la voix phénoménale de la chanteuse, a ainsi marqué le monde de la musique au fer rouge ! Car quand Céline chante, ce ne sont plus les mots de Jean-Jacques Goldman. Ce sont ces mots à elle, ceux qui font écho à son existence et qui résonnent dans ses entrailles.

La collaboration, vue par Jean-Jacques Goldman

Jean-Jacques Goldman ne travaille pas avec n’importe qui, et il le dira à plusieurs reprises au fil de sa carrière. “Il faut obligatoirement que la voix m'intéresse : j'ai presque uniquement composé pour des chanteurs à voix, pour moi, c'est important. Et il faut que les personnages m'intéressent, qu'ils aient une part d'authenticité. Céline, c'est une vraie petite chanteuse : à 6 ans, elle montait sur les tables et chantait.” (Source 26)

Mais cette envie qu’il avait de créer pour Céline aurait pu être mise à mal, que ce soit par un manque d’affinités humaines ou une mésentente artistique. Et pour ces deux-là, il faut croire que les planètes étaient alignées.

Dans "Vivement dimanche", en mars 2002, Jean-Jacques Goldman est interrogé quant à sa collaboration avec Céline Dion. À la question de savoir comment il la qualifierait, il répond alors que c’est une chance, mais aussi une malchance. (Source 27) Une chance, parce qu’il rêvait de travailler avec elle, et qu’il l’a fait. Une malchance, car depuis qu’il a commencé à travailler avec elle, il n’a plus tellement envie de collaborer avec les autres.

Il faut l’avouer : elle est authentique, talentueuse et sympathique. Que rêver de mieux, pour un compositeur en quête d’une voix ? Michel Dolbec en témoigne, lui aussi : L'auteur-compositeur-interprète n'a eu que des bons mots pour la Québécoise. “Il n'y a pas 36 voix de ce calibre, en particulier dans le monde francophone. Sa voix est d'une justesse implacable, a-t-il dit. Je n'ai jamais travaillé avec quelqu'un d'un tel niveau technique”. (Source 28)

Cette rencontre, aussi bien humaine que professionnelle, aura donc surpassé les attentes du chanteur et catalysé le succès, pour notre plus grand plaisir ! Aujourd’hui, s’il n’écrit plus pour Céline, c’est par respect pour elle. Dans son intégrité, il ne s’imagine pas se forcer à écrire des titres juste pour écrire, s’il n’a plus rien à lui apporter. C’est aussi ce qui fait la beauté de leur relation, chaque titre étant d’une inimitable fulgurance !

Quand Céline Dion rencontre Jean-Jacques Goldman

Céline Dion, une femme de cœur

Si Jean-Jacques Goldman a tant souhaité collaborer avec la jeune artiste, ce n’est pas pour rien. Outre son talent indéniable, elle se caractérise également par son grand cœur, son côté pétillant et son authenticité.

Oui : cadette d’une famille de 14 enfants, Céline Dion est une femme simple. Goldman apprécie d’ailleurs cette facette de sa personnalité et sa joie de vivre, qu’elle tire de son enfance. À la fin du mois, entourée de ses 13 frères et sœurs, elle gardait le sourire même face à des assiettes loin d’être abondantes. Pour être épanouie, comme il le dit si bien, elle n’a besoin d’aucun faste. Il le soulignera en affirmant que, même si elle devait finir ses jours à chanter du jazz dans une pizzeria, elle en serait très heureuse ! (Source 29)

Ceci dit, nous lui souhaitons de parcourir le monde encore de longues années !

Céline Dion et Jean-Jacques Goldman, à la conquête de la France

La jeune Céline, depuis bien longtemps, rêvait de chanter en France et d’y conquérir son public. Elle se confiera d’ailleurs à Nagui à ce sujet, en 1995, lors de la 90ème édition de Taratata. Bien qu’elle soit issue d’une famille francophone, c’est grâce à des titres anglais qu’elle s’était principalement fait connaître autour du monde. Et pourtant, à cette époque, cela faisait à peine sept ans qu’elle le parlait ! Notons toutefois sa mémorable performance en 1988, lors de l’Eurovision, grâce à son interprétation française de "Ne partez pas sans moi", qui lui permettra de remporter le concours.

En dépit de cela, elle conservait l’espoir de conquérir un peu plus le cœur des Français.

Ainsi donc, lorsque le grand Jean-Jacques Goldman lui a proposé d’écrire des chansons spécialement pour elle, elle en fut très touchée. Goldman avait la sensation que la France était en train de passer à côté d’une voix exceptionnelle, et Céline avait l’ambition de s’y faire un nom : les circonstances permirent à ces deux artistes d’aller ensemble au bout de leur projet ! Et puis… La jeune femme était également honorée de recevoir pareille proposition, de la part de celui qu’elle considérait comme l’équivalent de Bruce Springsteen aux États-Unis ! (Source 30)

Elle ne s’attendait certainement pas à ce que ces titres la mènent au succès fulgurant qu’elle connut, mais elle savait que cela lui permettrait de se rapprocher de ce public français qu’elle attendait de rencontrer.

Après ce grand plongeon ensemble, les deux artistes tisseront un réel lien, tant artistique qu’amical. Faisant écho à ce que JJG disait sur sa relation avec Céline et l’exclusivité de leur lien professionnel, elle dira dans Sept à Huit, en 2003 : “Jean-Jacques, c'est un gars tellement simple... J'ai comme presque plus envie de travailler avec d'autres... C'est que c'est tellement simple, c'est tellement vrai.” (Source 31) Sa réputation le précède, en effet, et il est connu pour être aussi sauvage qu’intelligent, sensible, cultivé et modeste. (Source 32) Cette bienveillance, mêlée de générosité, explique sans aucun doute qu’il ait été nommé personnalité préférée des Français pour la 12e fois !

Celui que Pascal Obispo qualifie amicalement de “patron” permettra ainsi à la jeune femme de concrétiser son ambition, notamment grâce à l’album D’Eux et à sa percée retentissante.

Le succès de D’Eux, vu par Céline Dion

Pour Céline, la musique est sa façon de s’exprimer. Mieux encore : elle traduit la puissance d’un album par sa capacité à saisir l’émotion, à l’instant où il est enregistré et où les chansons sont interprétées. Elle affirmera d’ailleurs que ses disques sont une partie d’elle-même qui, s’ils doivent poursuivre leur chemin seuls, n’en constituent pas moins des échos de son existence.

En cela, sa rencontre avec le grand Jean-Jacques Goldman fut une réussite qui nous marquera à tout jamais.

Sa plus grande force ? Goldman écrit en se mettant dans la peau des artistes avec lesquels il collabore. Il s’imprègne de leur histoire, de leurs ressentis et de leurs convictions, pour concevoir des bijoux totalement sur mesure. Pour lui, écrire a toujours du sens !

Et bien sûr, le succès de D’Eux fera l’unanimité, y compris auprès de la famille de Céline. Sa mère, celle qui rêvait de voir sa fille remplir des salles de concert et qui lui avait même écrit sa première chanson, "Ce n’était qu’un rêve", sera émue aux larmes en entendant le bouleversant "Pour que tu m’aimes encore". Ce ne sera d’ailleurs pas la seule, dans la mesure où le single restera douze semaines numéro un des ventes en France, et qu’il sera nommé chanson de l’année aux Victoires de la Musique en 1996 ! Mais le disque fera un triomphe bien au-delà de l’Hexagone, en devenant également l’album francophone le plus vendu à l’étranger.

Jean-Jacques et Céline Dion, une histoire de confiance

Lors de l’émission "Céline Dion - D’Eux", du 8 juin 1999, la chanteuse confiait à Véronique Cloutier à quel point il est agréable de travailler avec Jean-Jacques Goldman. Loin d’être une simple interprète, elle aime également s’impliquer dans la création et la chanson, pour s’approprier pleinement chaque titre. Lors des trois semaines de travail ensemble, JJG lui a donc laissé de la place. Il lui a permis de s’exprimer et de prendre pleinement possession de ses morceaux, sans rien lui imposer.

Il était conscient qu’il lui fallait du temps pour être rassurée, ajuster sa voix, et il le lui accordait bien volontiers !

Il faut l’avouer, la grande Céline est une femme attachée à sa liberté. C’est aussi la raison pour laquelle elle apprécie tant la scène ! Accueillant toute la force de son public, lorsqu’elle se trouve sous le feu des projecteurs, plus personne ne lui dit ce qu’elle doit faire.

Ces instants, elle les vit pleinement, loin de toute contrainte !

Vole, un voyage au cœur des émotions

Jean-Jacques Goldman est un homme d’émotion. Face à la tristesse, à l’amour, à la colère ou au bonheur des autres, il est capable de dépeindre des portraits profonds et de poser leurs tripes sur le papier. Céline Dion l’a remarqué dès le début de leur collaboration. Mais un morceau particulièrement touchant viendra la cueillir, après l’enregistrement de l’album D’Eux.

Vole : c’est le titre de cette chanson. Alors qu’elle n’a pas trente ans, Céline a déjà traversé plusieurs épreuves. Mais la perte de sa nièce Karine, décédée en 1993 dans ses bras, est un drame qui marquera son existence. Atteinte de fibrose kystique, ou mucoviscidose, la fille de Liette a quitté ce monde alors qu’elle avait à peine 16 ans. Engagée dans la lutte contre cette maladie, Céline était d’ailleurs la marraine de l'association canadienne éponyme depuis 1982.

Bien informé quant à ce pan de l’histoire de Céline, Jean-Jacques a donc décidé de lui écrire une chanson toute spéciale. Vole vient ainsi rendre hommage, en douceur, à la jeune Karine. Et il a fait preuve de sa délicatesse accoutumée pour partager avec l’artiste ces paroles pleines de sens. Après l’enregistrement de l’album, il est venu à elle et lui en a fait part en lui disant d’en faire ce qu’elle voulait. Un cadeau qu’elle était libre d’interpréter… ou de laisser de côté.

À la lecture de ces vers, Céline s’est retrouvée sous le choc et a pensé ne jamais être capable de les chanter. Toutes ses émotions sont remontées, la ramenant quelques mois en arrière, au cours de cette terrible épreuve. Mais elle tenait à réussir. Elle voulait interpréter cette belle chanson, en hommage à sa nièce. Un titre juste pour elle.

Elle évoque cet événement auprès de Véronique Cloutier, sur France 2, le 8 juin 1999 lors de l’émission Céline Dion - D’Eux : (Source 33)

“Je suis allée en studio et j'ai dit : je vais la chanter, c'est tellement beau ! Ça ne se peut pas que tu m'aies écrit ça… Je t'adore ! Je suis allée en studio, j'ai chanté la chanson, mais rien ne sortait. Rien. J'ai réessayé, réessayé encore et encore. C'était trop difficile parce que là je me retrouvais devant elle, c'était comme… oh mon Dieu. Puis finalement, je suis allée manger. Je suis allée au restaurant avec tout le monde. J'ai dit : Venez, on va manger. Je suis allée manger un steak brûlé avec des frites et je suis revenue en studio. Je suis prête, je suis prête. On m'a accompagnée au piano. Et j'ai chanté : "Vole, vole". Et là, je me suis dit :"Tiens, ma petite Karine. Ça, c'est pour toi et c'est ça, c'est ça que je veux te dire". Je suis tellement contente parce que... Je suis contente d'avoir quelqu'un de sensible comme lui, Jean-Jacques, qu’il ait pris la peine de me faire un cadeau immense comme ça. J'ai chanté cette chanson-là. Je suis très, très fière et tous les soirs, bien sûr, je la chante pour elle, je la vois toujours. Elle est avec moi tout le temps. Tout le temps.”

Pour autant, "Vole" n’est qu’un exemple du talent de Jean-Jacques Goldman. En effet, au fil de sa carrière, il aura fait pleurer plus d’un grand artiste !

Encore un soir… encore un titre ?

Cela fait plus de dix ans que Jean-Jacques n’a pas écrit pour Céline, quand elle revient vers lui, en 2015. Elle sait qu’il la connaît et qu’il peut créer pour elle, à nouveau… plus encore à ce moment-là, alors que René est très malade et que les épreuves qu’elle traverse sont grandes. Céline aimerait chanter, une fois de plus, et offrir ce dernier hommage à celui qui est son époux depuis maintenant plus de vingt ans.

Elle se jette donc à l’eau et lui demande une nouvelle création, sur le temps qui passe. “Écoute Jean-Jacques, je ne veux pas abuser, je sais que tu as tout écrit pour moi, j'en suis vraiment reconnaissante, mais ce qu'on vit en ce moment est tellement important... Si jamais tu peux me donner un peu de ta petite magie”. (Source 34)

Elle révélera d’ailleurs, dans une interview donnée à Paris-Match, que ce projet a bien failli ne jamais voir le jour. Fidèle à lui-même, le grand Goldman n’écrit pas sur commande. Il crée parce qu’il a quelque chose à dire, à apporter. Finalement, il a trouvé l’inspiration et l’énergie de concevoir ce titre, aussi optimiste que mélancolique. Même si la sortie de la chanson n’aura lieu qu’après le décès de René Angelil, Céline la lui avait déjà chantée en avant-première. Et il en était heureux !

Et comme nous le savons bien, JJG ne saurait céder à la médiocrité. "Encore un soir", chanson tant voulue et aimée par Céline, s’érigera au titre de single de platine après avoir triomphalement bouleversé l’année 2016.

Jean-Jacques écrira-t-il à nouveau pour Céline ? Que nous réserve encore l’avenir ? Dans l’ouvrage "Fredericks-Goldman-Jones, De l’intérieur", page 247, Christophe Battaglia résume assez bien l’état d’esprit de l’auteur-compositeur : “Si on lui demande une chanson et qu'il a une idée et que ça l'intéresse, il le fait. C'est ce qui s'est passé avec Céline pour Encore un soir, même si, dans ce cas de figure, l'idée n'était pas de lui, mais de Céline. Jean-Jacques n'a pas encore coulé ses oreilles dans le béton. Mais ce n'est pas un secret de dire que Jean-Jacques est plus près de la fin que du début. Il suffit de regarder son parcours, son âge. C'est plus l'occasion qui fera le larron, comme on dit !”

Une chose est sûre : l’histoire de la musique se rappellera à jamais de ce duo légendaire, quand Dion rencontra Goldman. Cette symbiose artistique, mêlant puissance vocale et émotions, aura fait hurler et pleurer des salles combles. Mais par-delà ce succès retentissant, c’est également l’histoire d’une amitié qui s’est scellée au fil du temps, à travers les moments joyeux comme les épreuves de la vie. Peut-être l’avenir nous réserve-t-il à nouveau à l’une de ces parenthèses envoûtantes…

Qui sait ?

Sources :
  1. Elle n'a pas fait son album toute seule : une rencontre "D’Eux" par deux. (Infomatin, 3 avril 1995)
  2. Elle n'a pas fait son album toute seule : une rencontre "D’Eux" par deux. (Infomatin, 3 avril 1995)
  3. RTL "Confidentiel", par Jean-Alphonse Richard (21 avril 2018)
  4. Liste des distinctions de Céline Dion (Wikipedia.com)
  5. Le choc Dion - Goldman (StarMag, 1995)
  6. Celine Dion Says She Will Never Forget Singing With Aretha Franklin (Grammy.com, 08 mars 2019)
  7. RFM, 28 septembre 1997
  8. Le choc Dion - Goldman (StarMag, 1995)
  9. Céline Dion lance un premier disque écrit pour elle, "D’Eux" (La Presse, 1er avril 1995)
  10. Avec "D'eux", Céline déchante magnifiquement (Le Soleil, 1er avril 1995)
  11. Top 20 des meilleures ventes d'albums en France de tous les temps (Topito.com, 02 juin 2012)
  12. Céline Dion : la conquête du monde (L'Actualité, 1er janvier 1996)
  13. Elle n'a pas fait son album toute seule : une rencontre "D’Eux" par deux. (Infomatin, 3 avril 1995)
  14. Céline Dion tente de conquérir la France (Le Soleil, 24 mars 1995)
  15. Céline Dion : vingt-sept ans et "D’Eux" (La Presse, 29 mars 1995)
  16. Dis-moi Céline (Envoyé spécial, France 2, 19 octobre 1995)
  17. Quand Céline Dion rencontre Jean-Jacques Goldman : leurs secrets (JournalDesFemmes.fr, 14 avril 2020)
  18. Sept à huit, TF1, 28 septembre 2003, Présenté par Laurence Ferrari et Thomas Hugues / Reportage de Bénédicte Duran et Jérôme Mignard
  19. Avec "D’Eux", Céline déchante magnifiquement (Le Soleil, 1er avril 1995)
  20. Jean-Jacques Goldman raconte sa première rencontre avec Céline Dion (Vivement Dimanche, France 2, mars 2002)
  21. Le choc Dion - Goldman (StarMag, 1995)
  22. Jean-Jacques Goldman : "Le bonheur est obscène" (Télé 7 jours, 7 octobre 1997)
  23. Sept à huit, TF1, 28 septembre 2003, Présenté par Laurence Ferrari et Thomas Hugues / Reportage de Bénédicte Duran et Jérôme Mignard
  24. Paroles et musiques (RTL, 15 décembre 2001)
  25. Elle n'a pas fait son album toute seule : une rencontre "D’Eux" par deux. (Infomatin, 3 avril 1995)
  26. Goldman, le passeur (Le Vif / L'Express, 3 octobre 1997)
  27. Jean-Jacques Goldman raconte sa première rencontre avec Céline Dion (Vivement Dimanche, France 2, mars 2002)
  28. Céline Dion tente de conquérir la France (Le Soleil, 24 mars 1995)
  29. Jean-Jacques Goldman talks about Celine Dion
  30. Le choc Dion - Goldman (StarMag, 1995)
  31. Sept à huit, TF1, 28 septembre 2003, Présenté par Laurence Ferrari et Thomas Hugues / Reportage de Bénédicte Duran et Jérôme Mignard
  32. Pour le plaisir de chanter (Le Point, 1er avril 1995)
  33. "Céline Dion - D’Eux" (France 2, 08 juin 1999, propos recueillis par Véronique Cloutier)
  34. Céline Dion: Jean-Jacques Goldman se confie sur «Encore un soir» (rfm.fr, 26 mai 2016)