Qui est M. Oats ?

Qui est ?

M. Oats, pseudonyme emprunté par Marc Lavoine pour sa collaboration avec Jean-Jacques Goldman, incarne une rencontre artistique rare et marquée par la pudeur, ayant donné naissance à trois titres mémorables sur l’album “Faux Rêveur” en 1993.

Biographie de M. Oats

En 1993, Marc Lavoine, sous le pseudonyme de M. Oats, entame une collaboration unique avec Jean-Jacques Goldman pour son album “Faux Rêveur”. Ce pseudonyme, signifiant "avoine" en anglais, joue sur le calembour de son propre nom et reflète une connivence discrète avec Goldman, qui adopte quant à lui le pseudonyme de O. Menor (homme en or). Ensemble, ils signent trois titres : Ici-bas, L’aventure humaine et Tu me suffiras. Ces chansons, fusionnant la sensibilité poétique de Lavoine et le talent mélodique de Goldman, témoignent de leur compréhension mutuelle et de leur respect artistique.

Un parcours guidé par l’introspection

Marc Lavoine, auteur-compositeur-interprète français à la voix suave et à la plume sensible, entame sa carrière musicale dans les années 1980. Dès ses débuts, il se fait remarquer pour ses textes touchants et sa capacité à capturer l’intimité des émotions humaines. Pourtant, cette collaboration de 1993 marque un tournant particulier dans sa carrière : il s’entoure d’un des plus grands noms de la musique française, tout en choisissant d’agir dans l’ombre d’un pseudonyme.

« Jean-Jacques, je le connais depuis 1984. Je ne lui ai jamais posé une question, il ne m'a jamais donné un conseil. Les silences ont autant d'importance que les mots qu'on prononce, » confie Lavoine dans une interview de 1999. Cette relation, empreinte de pudeur, se traduit artistiquement par un échange subtil entre leurs univers respectifs.

Un respect mutuel et une complicité silencieuse

Lavoine admire profondément Jean-Jacques Goldman, qu’il décrit en 1986 comme « un personnage très intéressant (...) qui aborde des problèmes graves avec poésie, sans jamais pointer du doigt. » Ce respect est réciproque : Goldman, séduit par la sensibilité et la sincérité de Lavoine, accepte d’adapter ses compositions aux textes de ce dernier, une démarche inhabituelle pour lui.

« C’est par amitié, » explique Goldman en 1997. « Lui est auteur et souhaitait des musiques. » Cette collaboration aboutit à des chansons qui reflètent l’introspection et l’humanité qui caractérisent leurs œuvres respectives.

Une stratégie de discrétion

L’utilisation des pseudonymes M. Oats et O. Menor résulte d’une volonté commune de ne pas focaliser l’attention médiatique sur leur collaboration. « Ces pseudonymes permettaient aux médias de parler de l’album dans son ensemble, sans réduire le projet à notre association, » explique Goldman. Ce choix, bien qu’astucieux, n’a pas empêché les admirateurs des deux artistes de percer l’identité réelle derrière ces noms mystérieux.

1993 : une année charnière

Pour Marc Lavoine, 1993 est marquée par la sortie de Faux Rêveur, un album introspectif et poétique. Les chansons coécrites avec Goldman, bien que moins populaires commercialement, enrichissent profondément le répertoire de Lavoine. Ces titres s’inscrivent dans une année prolifique pour Goldman, qui écrit également pour Patricia Kaas et Florent Pagny. Mais Lavoine demeure une exception, car il est l’un des rares auteurs pour lesquels Goldman accepte d’écrire des musiques sur des textes existants.

Lavoine se souvient également de l’aide personnelle de Goldman à des moments cruciaux de sa carrière : « Il m'a aidé aussi quand j'ai eu des difficultés contractuelles. Il m'a sorti du pétrin avec son frère. » Cette reconnaissance dépasse le cadre de leur collaboration artistique et illustre la bienveillance de leur relation.

Un pseudonyme qui symbolise une amitié durable

Bien que M. Oats n’apparaisse que sur trois chansons, son existence illustre la délicatesse et la profondeur de la relation entre Marc Lavoine et Jean-Jacques Goldman. En 1999, Goldman joue même de la guitare sur "Le bonheur de perdre du temps", renforçant leur complicité musicale.

Pour Lavoine, cette rencontre dépasse le simple cadre artistique. « Jean-Jacques est quelqu’un de très juste. Il ne m’a jamais donné de conseil, mais il a su m’aider d’une manière différente, » confiait-il en 2022.

Ainsi, M. Oats n’est pas seulement un pseudonyme éphémère, mais le symbole d’une collaboration marquée par la subtilité et le respect mutuel, laissant derrière elle des chansons empreintes d’humanité et d’élégance. Une fois de plus, Lavoine montre que, même dans la discrétion, la musique peut être le lieu d’une rencontre d’âmes.

En 1999, leur ultime - à ce jour - collaboration ne fait pas appel à leurs pseudonymes de 1993 : "J'écris des chansons" est signée Marc Lavoine (texte) et Jean-Jacques Goldman (musique).

Les chansons écrites par M. Oats (Marc Lavoine) et composées par O. Menor (Jean-Jacques Goldman)

  • "Ici-bas", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.
  • "J'écris des chansons", une chanson écrite par Marc Lavoine, composée par Jean-Jacques Goldman et interprétée par Marc Lavoine en 1999.
  • "L'aventure humaine", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.
  • "Tu me suffiras", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.