Qui est O. Menor ?
Qui est ?
Sous le pseudonyme "O. Menor", Jean-Jacques Goldman a collaboré avec Marc Lavoine en 1993, composant trois titres pour l’album "Faux Rêveur", marquant une alliance artistique discrète mais significative entre deux artistes à la pudeur partagée.
Biographie de O. Menor
En 1993, Jean-Jacques Goldman adopte un nouveau pseudonyme, O. Menor, pour collaborer avec Marc Lavoine sur l'album Faux Rêveur. Ce pseudonyme, un subtil jeu de mots phonétique se prononçant "Homme en or", incarne à la fois l'humilité et la créativité de Goldman. Cette collaboration, marquée par la discrétion et le respect mutuel, donne naissance à trois titres : Ici-bas, L’aventure humaine, et Tu me suffiras. Les musiques sont signées O. Menor, tandis que les paroles reviennent à "M. Oats," alias Marc Lavoine (un clin d’œil à son nom, "oats" signifiant "avoine" en anglais).
Une relation pudique mais profonde
Marc Lavoine et Jean-Jacques Goldman se connaissent depuis 1984. Leur relation est empreinte d'une grande pudeur, où les silences comptent autant que les paroles échangées. Dans une interview à Télé Star en 1999, Marc Lavoine déclarait : « Jean-Jacques, je le connais depuis 1984. Je ne lui ai jamais posé une question, il ne m'a jamais donné un conseil. C'est une autre manière de communiquer. Les silences ont autant d'importance que les mots qu'on prononce. »
Cette pudeur reflète également leur collaboration sur Faux Rêveur. Contrairement à son habitude de composer avant d’écrire, Goldman aurait ici fait une exception pour Lavoine, adaptant ses musiques aux textes déjà écrits par ce dernier. « C’est par amitié, » expliquait Goldman en 1997. « Lui est auteur et souhaitait des musiques. »
Une complicité discrète
Les deux artistes partagent une admiration mutuelle. En 1986, Marc Lavoine déclarait déjà dans le magazine Salut : « J'aime avant tout le personnage, c'est lui qui m'intéresse. Bien sûr, sa musique, ses textes sont très forts, mais le personnage est très intéressant. Jean-Jacques installe des rapports différents. »
De son côté, Goldman loue la personnalité de Lavoine. « C'est quelqu'un que j'aime bien, » confiait-il lors d'une interview en 1998. Leur collaboration s’appuie sur cette compréhension mutuelle et une forme de respect silencieux. Lavoine raconte : « Il prenait rendez-vous avec moi, il m'emmenait dans sa voiture, une Talbot à l'époque, et on écoutait chaque chanson de chaque disque. »
Les pseudonymes : une stratégie de discrétion
L'utilisation des pseudonymes O. Menor et M. Oats découle de la volonté de Goldman de préserver la perception globale de l’album, sans focaliser l'attention sur leur collaboration. « C'était destiné à prévoir la paresse des médias, » expliquait Goldman sur RFM en 1997. « Ça permettait de gagner deux trois mois pour qu'ils puissent parler globalement de l'album et pas spécialement de cette association. »
Pour Goldman, écrire pour les autres est une aventure qu’il chérit : « Ce qui m'a le plus apporté ces dernières années, c'est écrire pour les autres. C'est toujours intéressant. »
Une année prolifique
1993 est une année particulièrement riche pour Jean-Jacques Goldman. En plus des trois titres pour Faux Rêveur, il compose Il me dit que je suis belle pour Patricia Kaas et écrit plusieurs chansons pour Florent Pagny. Cette productivité reflète son amour du travail d’écriture. « J'adore écrire des chansons. C'est ce que je préfère, » confiait-il en 1994.
Réception et anecdotes
Bien que les titres composés par Goldman pour Marc Lavoine n’aient pas connu un succès retentissant, leur qualité artistique et l'authenticité de leur création en font des pièces significatives dans leurs discographies respectives. Lavoine, reconnaissant, évoque également le soutien personnel que Goldman lui a apporté : « Il m'a aidé aussi quand j'ai eu des difficultés contractuelles. Il m'a sorti du pétrin avec son frère. »
Cette collaboration reste unique dans le parcours de Jean-Jacques Goldman. O. Menor ne réapparaîtra jamais après cet album, mais son existence illustre l’élégance et la capacité de Goldman à s’effacer derrière son œuvre pour se mettre au service des autres. Pour Marc Lavoine, cette expérience reste marquante, tant sur le plan artistique qu’humain. « Jean-Jacques est quelqu’un de très juste, » déclarait-il en 2022, soulignant l’impact durable de leur rencontre.
Ainsi, O. Menor demeure un pseudonyme éphémère mais mémorable, témoignant de la capacité de Goldman à conjuguer humilité, talent et amitié dans ses collaborations.
En 1999, leur ultime - à ce jour - collaboration ne fait pas appel à leurs pseudonymes de 1993 : "J'écris des chansons" est signée Marc Lavoine (texte) et Jean-Jacques Goldman (musique).
Les chansons écrites par M. Oats (Marc Lavoine) et composées par O. Menor (Jean-Jacques Goldman)
- "Ici-bas", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.
- "J'écris des chansons", une chanson écrite par Marc Lavoine, composée par Jean-Jacques Goldman et interprétée par Marc Lavoine en 1999.
- "L'aventure humaine", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.
- "Tu me suffiras", une chanson écrite par M. Oats, composée par O. Menor et interprétée par Marc Lavoine en 1993.