Épisode 10 : Les Graines de l'Avenir
Derrière les notes
Précédemment dans cette saga... Épisode 09 : Les Ailes du Pardon
Jareth Jr s’était avancé timidement vers ces grands-parents qu’il ne connaissait pas, tant sa mère avait été discrète sur sa jeunesse et son village natal. Il se souvenait de ses questions qu’il lui posait, petit garçon :
– Raconte-moi ton enfance, maman, à quoi tu jouais avec tes camarades ? Comment c’était, chez toi ? Toi aussi, tu avais de la belle vaisselle pour manger ? Toi aussi, tu avais ta chambre pour toi toute seule ?
Mais jamais elle n’avait voulu répondre autrement que par des phrases toutes faites, évasives et très floues, du genre :
– On ne peut pas comparer mon chéri, ce n’était pas la même époque, pas le même pays, pas les mêmes personnes, cela ne servirait à rien que je te raconte.
À force d’insistance, il n’avait réussi à arracher qu’un petit morceau de vie qu’elle lui avait confié : elle avait bénéficié de cours de la part d’une vieille institutrice qui l’avait sauvée de la misère et sa vie, sa vraie vie, avait commencé à ce moment-là. Il semblait que tout ce qu’elle avait vécu avant n’ait jamais existé.
Respectant le silence de sa mère et curieux de nature, le petit garçon, devenu adolescent, était alors allé chercher dans les livres les renseignements qu’il n’avait pu obtenir de la bouche de sa mère. Il s’était imaginé des rues encombrées de misérables bicoques, faites en bois, en tôle ou en matériaux ramassés çà et là ; il s’était imaginé des gangs faisant la loi, mitraillant à tout-va et enrôlant de force les jeunes enfants qui étaient là, au mauvais endroit, au mauvais moment, mais il n’avait pas voulu creuser plus loin. Le seul vrai souvenir qu’elle avait gardé était cette petite berceuse qu’elle lui fredonnait, les soirs, quand il venait sur ses genoux, et qui lui faisait toujours monter les larmes aux yeux .
Cependant, ce qu’il avait découvert en feuilletant les livres et en étant attentif aux cours d’histoire et de géographie l’avait marqué. Cela avait surtout ancré en lui l’image de parents possiblement violents, voire tyrans, flanqués d’une ribambelle d’enfants, forcément délinquants. Les rares documentaires qu’il avait vus à la télé avaient confirmé tout ce qu’il s’était imaginé : il avait vu des images de gamins sales et vêtus de vêtements troués, errant dans les rues du bidonville à la recherche de nourriture, d’argent, de drogue ou de rien, errant tout simplement parce qu’il n’y avait pas d’école et qu’ils étaient désœuvrés.
Il avait été très affecté durant un long moment et sa mère avait dû déployer des trésors de patience et de diplomatie pour lui faire dire ce qui le préoccupait. En entendant les paroles et en écoutant les questions de son fils, elle s’en était sortie une fois de plus par une pirouette, en lui disant que les images n’étaient pas actuelles et qu’elles dataient d’une époque révolue, mais le jeune garçon n’était pas dupe. D’une part, il savait que cette “époque révolue” avait été celle où sa mère avait précisément vécu là-bas et d’autre part, il sentait que sa mère lui cachait des choses importantes, ce qui l’incitait plutôt à croire qu’elle pourrait bien avoir vécu comme ces gosses. Il en était donc arrivé à nourrir une rancœur pour le moins tenace envers ces personnes qui n’avaient pas pu, su ou voulu élever leurs enfants pour les protéger des vicissitudes de la vie.
C’est en voyant sa mère serrer sa propre mère contre elle qu’il avait été le plus surpris. Mais il ne voulait pas la décevoir et surtout, poussé par la curiosité, il devait bien s’avouer qu’il brûlait d’envie de faire la connaissance de ces mystérieux grands-parents. Aussitôt qu’il fut devant sa grand-mère, les yeux de la vieille femme se mirent à briller de larmes, qu’elle laissa s’échapper sans honte, tandis qu’il lui tendait les bras.
– ¡Dios mío, mírame qué hermoso estás, muchacho! dit-elle d’une voix chevrotante.
– Euuuhhh… dit-il, embarrassé. Vous ne comprenez pas l’anglais ?
– Voyons Jareth, essaie de la tutoyer et parle espagnol s’il te plaît, lui dit gentiment Dayani.
– D’accord… Hola abuela, estoy feliz de conocerte finalmente .
La vieille femme éclata en sanglots en se serrant contre lui. Il n’avait pas prévu cette réaction et se montra un peu emprunté, mais bientôt, il referma ses bras sur le dos âgé et voûté de cette femme qui était sa famille. L’accolade dura longtemps, puis "abuela" consentit à se détacher et à le prendre par la main pour l’emmener devant son grand-père. Les embrassades, quoique chaleureuses, furent moins démonstratives. Le grand-père se contenta de grogner un vague "hola mi chico" très protocolaire, auquel Jareth Jr répondit sur le même ton, ne sachant pas trop quelle attitude adopter. Mais, en croisant le regard de sa mère qui hochait la tête, il se dit qu’il avait bien agi.
Dayani en tête, ils se dirigèrent ensuite vers la voiture diplomatique qui les avait amenés là pour monter sur les hauteurs. Ici, à l’aéroport, tout était neuf, clinquant, brillant, mais Dayani savait que dans son village, c’était bien différent. Elle se demanda comment son fils allait réagir en apercevant l’envers du décor, mais il n’était plus temps d’y penser. Contre toute attente, les conversations reprirent comme s’ils s’étaient quittés la veille et les mots se bousculaient, comme pressés de sortir depuis toutes ces années, comme s’ils avaient attendu ce moment depuis son départ. Quant à Jareth Jr, il était comme hypnotisé, à la fois par le paysage et par les phrases prononcées. Il était bilingue, naturellement, mais il restait des mots qu’il ne comprenait pas, mangés ou accentués par le dialecte de la région. Il était donc très attentif à tout ce qui se disait, car il voulait profiter de ce voyage, de ce retour aux sources, pour en apprendre le plus possible sur ses origines.
Ils roulèrent pendant une demi-heure avant de voir les rues du faubourg, si on pouvait l’appeler ainsi, se profiler devant le capot du véhicule. Déjà, des petits mendiants sortaient d’on ne savait où pour venir quémander une pièce ou un morceau de pain à la portière des "riches". Jareth Jr revit en un instant toutes les images des films et il comprit aussitôt que sa mère avait voulu le préserver, mais que tout était vrai, transcendant les époques, apparemment… Ici, le temps semblait s’être arrêté et les enfants étaient comme dans le film : sales, mal habillés, voire sans haut pour les garçons, et surtout, ils étaient comme des petits voleurs à l’affût, les mains tendues et les yeux suppliants. Il avait mal au cœur de voir ces petits sans défense, obligés de mendier pour survivre, quand soudain, l’idée qu’il aurait pu en faire partie le frappa de plein fouet. En un éclair, il comprit toute la misère à laquelle il avait échappé, à laquelle sa mère lui avait fait échapper, au péril de sa vie, n’hésitant pas à parcourir plus de 3 000 kilomètres pour l’arracher à cette existence d’indigence et de détresse.
Pour ne pas mettre ses parents dans l’embarras, Dayani avait réservé une chambre pour tout le monde dans un établissement à proximité du bidonville. Elle l’avait fait à dessein, à la fois assez loin pour être à peu près tranquille et assez près pour que son fils s’imprègne de la réalité qu’il ne manquerait pas de découvrir une fois sur place, car elle tenait aussi à rencontrer sa belle-mère et à faire connaître son autre grand-mère à Jareth Jr, lui qui portait le prénom de ce grand-père décédé depuis 35 ans.
La soirée se passa entre un bon repas et des discussions à n’en plus finir, jusque tard dans la nuit. Les parents de Dayani n’avaient sûrement pas mangé aussi bien depuis longtemps, peut-être même jamais, mais ce soir-là, ils étaient ravis et ne boudèrent pas leur plaisir. Jareth Jr observait avec attention les visages des gens de son sang, il écoutait leur histoire, comprenant enfin pleinement le prix de chaque petit succès, de chaque pas en avant de sa mère.
Le lendemain, ils se dirigèrent vers le bidonville, pour toucher du doigt ce retour aux sources. Bien sûr, la vue de ces baraques faites de bric et de broc choqua le jeune homme ; les toits en tôle, les portes inexistantes, les rues, si on pouvait appeler ça une rue, car ce n’étaient que des sentiers de terre battue, desquels s’élevait une poussière fine qui s’insinuait partout. Les parents marchaient fièrement devant, disant à tout le monde que leur fille chérie revenait riche, qu’elle était devenue quelqu’un, avec son fils, leur petit-fils. Dayani marchait à leur suite en souriant et en allant vers les gens. Avec un cri de ravissement, elle reconnaissait certains parents et certains petits camarades dont elle avait partagé les jeux. Même si elle s’y était attendue, l’émotion la submergea et bientôt, tout le monde pleura.
Jareth Jr lui-même fut embarqué dans le bateau des émotions et se laissa toucher, comme s’il était un fantôme, quelqu’un que les gens avaient peur de toucher, de peur qu’il ne disparaisse. Ils manifestaient tous une dévotion qui confinait à l’idolâtrie et qui gênait le garçon, mais il ne pouvait y échapper. Dayani vint à sa rescousse en le prenant par le bras. Instinctivement, elle avait retrouvé le chemin de la maison de Jessenia. Celle-ci, qui dormait pour se reposer, fut réveillée par les clameurs qui s’élevaient au-dehors. Aussitôt, elle se leva, sur ses gardes, toujours prête à se défendre. Mais quand elle vit entrer Dayani, une étincelle s’alluma dans le fond de ses yeux, un sourire illumina son visage, elle vit les mains tendues et elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre en pleurant. Puis elle aperçut le jeune homme derrière elle et demanda : – Ce n’est pas… ?
– Si mamá, te presento a tu nieto Jareth junior . Viens, mon chéri, avance et viens saluer ta grand-mère paternelle.
Et Jareth vécut une nouvelle fois des embrassades, essuya une nouvelle fois les larmes de sa grand-mère, répéta une nouvelle fois des mots apaisant et referma une nouvelle fois ses bras vigoureux contre un dos voûté et fatigué.
Puis, Dayani ressortit pour dire à ses parents de rentrer chez eux et qu’elle passerait le reste de la journée avec Jessenia, mais ils avaient déjà compris et ne l’avaient pas attendue. Haussant les épaules avec un soupir de désolation, elle rentra et fit asseoir la vieille femme pour lui raconter tout ce qui lui était arrivé depuis qu’elle avait trouvé la lettre d’Osmin. Jessenia l’écouta pendant un moment, puis se leva, alla fouiller dans un vieux coffre rouillé et sortit une enveloppe qui n’avait plus de forme, mais que, à l’évidence, elle avait précieusement gardé pendant toutes ces années. Les yeux brillants, elle poussa l’enveloppe devant Dayani en lui souriant.
Intriguée, la sénatrice prit l’enveloppe et, encouragée par un signe du menton de Jessenia, l’ouvrit, pour en sortir quatre lettres. Les mains tremblantes, elle déplia les carrés de papier et lut la première : "mon chéri, mon Jareth…". Là, elle découvrit pourquoi son beau-père était parti.
Puis elle prit la seconde, qui disait : "mon fils, mon cher fils…" où elle découvrit pourquoi Osmin était si têtu lors de leur périple pour rejoindre la mine de Cripple Creek.
La troisième commençait par : "Jessenia, ma Jessenia…", pour raconter sa vie dans les tunnels de la mine et enfin une quatrième, signée d’un certain Francisco et qui lui racontait les derniers moments de Jareth et ce qu’il avait fait pour les jeunes gens qui venaient d’arriver. Elle se reconnut aussitôt et se félicita que Jessenia ait eu des nouvelles en temps et en heure. Ainsi, elle avait été mise au courant sans devoir l’apprendre par hasard et par quelqu’un d’étranger.
Elle replia les lettres et les redonna à Jessenia, puis les deux femmes s’étreignirent en pleurant, tous les souvenirs remontant à la surface.
À leurs côtés, Jareth Jr attendait et regardait attentivement autour de lui. Il ressentait qu’on lui donnait une leçon d’humilité et de résilience. Il prit conscience qu’on ne renie jamais ses origines pour tenter de s’intégrer dans un monde qui, au fond, ne vous acceptera jamais tout à fait. Il repensa à cette phrase que sa mère lui disait parfois pour le faire "redescendre" : "Quand on est pauvre, c’est pour toujours".
Mais, loin de le décourager, cette prise de conscience le libéra. Jareth Jr comprit que la richesse n’était pas dans le regard approbateur des autres, mais dans la fierté d’un parcours, dans la valeur des combats menés pour s’élever. Et c’est armé de cette nouvelle force qu’il décida soudain de reconstruire sa vie, en restant fidèle à lui-même et fidèle à l’héritage de sa mère.
Quant à Dayani, son retour au Nicaragua avait ouvert une brèche dans son cœur, une fenêtre sur son passé qui lui permit de voir l’avenir sous un jour nouveau. La réconciliation avec ses parents n’avait pas seulement guéri de vieilles blessures ; elle avait réveillé en elle un désir ardent de contribuer au bien-être de son pays natal.
Pour le moment, elle était fatiguée et n’aspirait qu’à dormir un peu, et elle avait choisi de rester ici, chez Jessenia, avec son fils. Elle venait d’avoir une idée qu’elle trouvait formidable et elle attendait le lendemain matin avec impatience pour la soumettre à son fils. La nuit fut courte et émaillée de rêves bizarres ou effrayants, mais avec l’aube qui faisait rosir le ciel, inspirée par cette expérience, Dayani décida de se retrousser les manches.
– Mon chéri, dit-elle en s’asseyant à côté de la pauvre paillasse qui faisait office de lit.
– Hum… quoi ? Il est déjà l’heure ?
– Jareth, j’ai quelque chose à te proposer.
– Tu permets que je me lève et que je finisse de me réveiller ?
– Bien sûr, dit-elle en souriant et en se relevant. Je t’attends dans la pièce d’à côté pour un café.
– J’arrive.
Quelques minutes plus tard, assis devant une tasse d’un café très noir et très fort, Dayani ne perdit pas de temps en préliminaires et attaqua :
– Je veux mettre en place une fondation qui sera dédiée à l’éducation et à l’entrepreneuriat des jeunes Nicaraguayens. Je veux offrir à d’autres la chance que moi, j’ai dû arracher de mes mains, celle de leur offrir un avenir prometteur malgré les obstacles.
Jareth Jr, témoin du profond changement chez sa mère et touché par le voyage, ressentit une bouffée d’émotion et lui avoua qu’il avait eu la même idée. Ils se sourirent complices et Jareth déclara :
– Ton implication m’a ouvert l’esprit. J’ai compris que le succès et le confort matériel ne valaient rien sans leur donner un sens plus profond, sans donner une contribution à quelque chose de plus grand que moi. Bien sûr que je vais t’aider !
– Mais, commença-t-elle, et ton travail à Washington ?
– Maman, tu as tout laissé derrière toi pour suivre ton rêve ; laisse-moi abandonner un chemin tout tracé dans le monde corporatif pour embrasser une carrière dans l’aide humanitaire et le développement international.
Animés d’une solide volonté et d’un courage sans faille, elle fit remonter son idée jusqu’au Sénat et organisa des collectes de fonds. Une fois le budget bouclés, les travaux commencèrent dans la joie et la bonne humeur. Ils durèrent près de trois ans, mais la fondation, fruit de leur collaboration, fut inaugurée en grande pompe, devenant un symbole d’espoir et de résilience. Le but de cette fondation serait multiple : elle offrait des bourses d’études à ceux qui, faute de moyens, voyaient leur avenir s’assombrir. Elle proposait également des programmes d’entrepreneuriat, enseignant aux jeunes comment transformer leurs idées en entreprises prospères, comment devenir des moteurs de changement dans leurs communautés.
Dayani et Jareth Jr travaillaient inlassablement, épuisés, mais conscients que chaque vie qu’ils parvenaient à toucher était une victoire contre l’adversité. Leur œuvre jeta un pont inestimable entre les États-Unis et le Nicaragua, non seulement en termes d’aide financière et éducative, mais aussi en tissant des liens d’humanité et de compréhension mutuelle. Ils honoraient ainsi leur héritage, non pas en restant ancrés dans le passé, mais en ouvrant la voie à de nouvelles possibilités, à de nouveaux rêves.
Ce jour-là, alors que le crépuscule teinte le ciel d’un éclat doré, Dayani se tient devant une assemblée attentive, rassemblée pour célébrer le succès grandissant de sa fondation. Les visages devant elle, éclairés par une lueur douce et chaleureuse, sont empreints d’admiration et de curiosité. Parmi eux, des journalistes, des bienfaiteurs et des jeunes bénéficiaires de ses programmes, tous suspendus à ses lèvres.
Un journaliste, profitant d’un moment de silence, pose la question que beaucoup semblent avoir à l’esprit : "Dayani, après un voyage aussi éprouvant de votre Nicaragua natal jusqu’aux sommets de votre carrière aux États-Unis, et maintenant, avec tout ce travail pour aider les autres, que diriez-vous qui vous inspire le plus dans cette quête incessante de donner en retour ?"
Dayani, un sourire aux lèvres, laisse son regard balayer l’assemblée avant de fixer à nouveau le journaliste. Sa réponse, teintée d’émotion et de détermination, résonne clairement dans le silence attentif :
– Je me rappelle souvent une citation qui a guidé bon nombre de mes choix : “Soyez la personne dont vous aviez besoin quand vous étiez plus jeune”.
Elle laissa retomber les murmures qu’elle entendait avant de continuer :
– Si je me suis lancée dans cette aventure, c’est parce que je n’oublie pas d’où je viens. Je n’oublie pas les défis, les espoirs brisés et les rêves que j’avais. En offrant aujourd’hui soutien, éducation et opportunités à ces jeunes, je souhaite être pour eux ce phare d’espoir et ce soutien que j’aurais voulu avoir à leurs côtés. Chaque initiative que nous lançons, chaque aide que nous apportons, c’est ma manière de tendre la main à mon passé, d’embrasser cet enfant que j’étais et de lui dire : “Nous avons réussi et maintenant, nous aidons d’autres à réussir à leur tour”.
L’émotion était palpable dans sa voix. Elle marque une pause, laissant ses mots imprégner les cœurs et les esprits. Elle conclut, les yeux brillants :
– C’est en se souvenant d’où l’on vient et en honorant ce parcours que l’on peut vraiment faire une différence. Et si mon histoire peut inspirer, ne serait-ce qu’une personne, à poursuivre ses rêves et à tendre la main à ceux qui en ont besoin, alors, tout ce que nous avons enduré en aura valu la peine.
Avec ces mots, elle offrait une conclusion parfaite, non seulement à son discours, mais également à la saga de sa vie, soulignant la force de l’esprit humain et le pouvoir de transformation de la générosité et de la compassion.